Sphinx
Io Burgard

Sphinx est une œuvre protéiforme. Sa finalité est un jeu vidéo, conçu comme un parcours dans lequel les idées seraient un liquide épais qu’il est possible de modeler.

L’expérience numérique est disponible en ligne gratuitement, et pour l’accompagner dans le monde physique, l’artiste a imaginé une borne arcade sculpturale sur laquelle on peut s’appuyer pour jouer.

JOUER EN LIGNE (depuis un ordinateur) —>> noosphinx.com

2024
Type de projet : jeu vidéo, sculptures


Ce projet a été sélectionné par la commission mécénat de la Fondation des artistes qui lui a apporté son soutien
.
Avec le soutien du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) et de la SCAM.


Dans le travail d’Io Burgard, la notion de rencontre est moteur tout comme celle de l’appropriation d’outils allégoriques ou physiques. Celle de passage aussi, d’une dimension à une autre, d’un état à un autre dans un principe de transformation et de mobilité de la matière et des idées. Elle construit le jeu vidéo Sphinx sur la notion de résonance des idées et de leurs incarnations, la vibration traduite en sons et en images est un enjeu principal du projet, et veut ouvrir la compréhension d’un objet dans ces différentes dimensions.

Sphinx est né à l’occasion d’ateliers menés par l’artiste Io Burgard auprès des élèves de la classe Ulis du Collège Beau Soleil de Chelles, Seine-et-Marne, programme porté par Orange Rouge. Engagés sur les questions de rencontre, les élèves et l’artiste ont travaillé à un espace la favorisant. Ces échanges ont mené l’artiste à imaginer une œuvre interactive qui reprend les codes du jeu vidéo, l’espace digital étant devenu un espace de rencontre privilégié pour les adolescents.

Entreprendre l’idée et les concepts comme une matière permet de les placer à hauteur d’homme, pour pouvoir les manipuler. La figure du Sphinx incarne, dans le jeu, l’idée que le savoir est à utiliser comme n’importe quelle autre matière. Ainsi, le jeu vidéo convoque la théorie de la Noosphère. Définie par Vladimir Vernadsky et Pierre Teilhard de Chardin comme la Sphère des idées, la Noosphère englobe la terre, comme la stratosphère ou l’atmosphère, et se trouve incarnée en termes physiques. Elle est reconfigurée en permanence par la transformation qu’on en fait. Les idées semblent descendues de cette émanation vaporeuse qu’est la Noosphère, et alimentent nos pensées. Digérées, elles s’incarnent par des mots, par une formulation. Cette traduction opère une modification de la matière brute de l’idée initiale et vient réalimenter la Noosphère.